Cette coiffeuse, ruinée, obligée de faire un appel aux dons pour s'en sortir
Le 30/09/2014 à 09h46 - Expert Zone
Mise à jour du 3 Octobre : Une bonne nouvelle pour Yvette, le lendemain de la publication de cet article, nous avons reçu un appel de la société Glynt qui nous a fait part de sa volonté d'offrir des produits à Yvette. Elle a donc reçu un beau colis de produits gratuitement, afin de l'aider à redresser la tête.
C'est une bien triste réalité qui s'abat sur Yvette Demitra. A deux ans de la retraite, cette coiffeuse, qui exerce depuis plus de 40 ans se retrouve ruinée, et est contrainte de lancer un appel aux dons pour pouvoir rembourser ses dettes. Une descente aux enfers qui nous a beaucoup touché, tant celle-ci aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous. Retour sur cette histoire qui mêle salariat, administration et gestion...
"Je veux que ça s’arrête. Je suis épuisée. Moralement. Physiquement…" déclare la coiffeuse. Il faut avouer que les aléas de la vie ne l'ont pas épargnée... Pourtant, l'histoire commençait bien. Après avoir travaillé dans 14 salons différents, dont 5 ou elle a été la gérante, la coiffeuse a pris la décision en 1998 de s'installer rue de Neufchâtel, à Reims. Son activité fonctionnant plutôt bien, et celle-ci approchant de la retraite, elle prend la décision en 2007 d'embaucher une personne pour prendre la direction du salon. C'était l'erreur qui allait précipiter sa chute...
"En 2007, j’ai embauché une personne en CDD pour un an, pour qu’elle tienne seule le salon. Elle arrivait en retard, venait en tong… Pour la licencier, j’ai dû lui verser 6 000 euros de prime de précarité. J’ai alors tenu le salon seule et puis je suis tombée. Un bête accident sur le trottoir. Le bras en écharpe. Il a fallu que je m’arrête. S’arrêter trois mois pour un artisan, c’est la mort assurée !". Obligée de tenir son salon ouvert pendant les 3 mois ou celle-ci était en arrêt professionnel, elle prend donc la décision d'embaucher une salariée en 2008, une coiffeuse qualifiée.
Mais comme si cette histoire ne suffisait pas, une deuxième erreur de recrutement poussera son salon à sa perte... "Elle passait son temps à chatter dans l’arrière-boutique. J’ai dû m’en séparer au bout de 4 mois" déclare Yvette. "Chiffre d’affaires zéro. J’avais 10 000 euros de dettes. Les banques ont refusé de m’aider. J’étais au taquet de mes découverts autorisés. Je voulais simplement un regroupement de mes emprunts et un étalement de ma dette… Il a fallu que j’en passe par un redressement judiciaire début 2009. Le pire, c’est que je n’avais aucune traite de retard…". Le redressement judiciaire ne se fait pas attendre, et il faut dire que l'addition est salée. La ou elle pensait s'en sortir avec un redressement de 80 000 euros, ce sera finalement 107 000 euros que la coiffeuse aura à rembourser, sur 10 ans. Soit des mensualités de 900 euros.
D'un naturel optimiste, Yvette ne baisse pas pour autant les bras et travaille d'arrache pied pour payer à temps ses créanciers. "Je suis optimiste. Je me suis remise au travail en faisant attention à tout », explique-t-elle. « Je n’ai pas le droit au découvert. Je suis interdit bancaire. Depuis 4 ans, je travaille donc sans le moindre découvert. La pression est énorme. Je compte tout et pourtant mon salon marche. Je n’ai même plus faim, pour ne pas à avoir à faire de courses… Je rembourse 900 euros par mois à l’huissier…".
Mais le coup de couperet final tombe Jeudi dernier, quand elle reçoit un courrier de sa banque lui indiquant qu'elle venait de rejeter un chèque sans provision (un chèque en blanc, passible d'interdit bancaire à la banque de France pour rappel). Et pour cause. Pendant 3 mois, l'huissier de justice a "oublié" d'encaisser les chèques, et 3 chèques ont été encaissés d'un coup, soit 2700 euros. Le coup de bâton de trop, qui a même donné des idées noires à la coiffeuse, qui un temps a voulu "en finir".
"À 58 ans, je n’ai pas le droit au chômage. Si personne ne m’aide, je vais devoir vendre ma maison et mon salon. Je ne peux m’y résoudre. Ma maison, je l’ai déjà mise en vente, je la brade même à 85 000 euros. Mais je ne veux pas lâcher mon outil de travail. Je veux finir dignement. Je ne mérite pas ça".
Un appel aux dons qui ne doit pas rester sans écho. Nous avons été extrêmement touchés par cette histoire, qui aurait pu arriver à n'importe lequel d'entre nous. Nous avons donc pris le parti de relayer cet appel au don de la part d'Yvette, en comptant sur votre générosité pour aider cette coiffeuse passionnée à s'en sortir. Si jamais vous souhaitez aider Yvette, ou tout simplement lui témoigner votre soutien, vous pouvez la rencontrer au salon YD du 25 rue de Neufchâtel à Reims, ou la contacter par téléphone au 06 88 14 43 66.
Source : L'Union