Conditions pour ouvrir votre salon le dimanche
Le 19/06/2014 à 08h14 - Expert Zone
Le débat sur une ouverture dominicale des salons de coiffure est encore d’actualité. Certains coiffeurs se disent pour, en raison de l’augmentation constante de la demande, entre autres. D’autres, par contre, s’opposent à une généralisation de l’ouverture le dimanche.
Les dispositions légales concernant l’ouverture dominicale des salons de coiffure
Suite à un arrêté préfectoral datant de 1989, les salons de coiffure sont fermés le dimanche. Toutefois, une demande de dérogation peut être adressée au préfet, à condition que celle-ci ne soit que ponctuelle. L’argument permettant de soutenir la demande serait, par exemple, l’approche des fêtes de fin d’année.
Normalement, cette disposition ne vaut que pour les salons qui emploient des salariés, l’idée étant de préserver le droit à un jour de repos au moins, stipulé par le Code du travail. Mais le travailleur indépendant qui officie seul doit considérer une autre disposition légale : la libre concurrence. En effet, il ne peut user du fait qu’il exerce seul pour ouvrir le dimanche au détriment de ses concurrents qui travaillent avec plusieurs collaborateurs.
Les difficultés de l’application des dispositions légales
Le cas des salons installés dans un centre commercial constitue un cas à part. En effet, ce type d’établissement exige souvent que tous les commerces installés en son sein soient ouverts, y compris le dimanche. Pour les commerces autres que les salons de coiffure qui sont donc régis par des dispositions légales distinctes, ceci ne représente aucune difficulté. Les propriétaires de salons de coiffure, quant à eux, se retrouvent entre deux feux. S’ils ouvrent, ils contreviennent à un arrêté préfectoral et s’exposent au paiement d’une amende. Des descentes fréquentes de l’inspection du travail viennent constater cette ouverture. S’ils ferment, ils doivent payer une amende imposée par leur bailleur. Bien que dans les textes, le droit du travail prime sur le droit commercial, dans les faits, le salon de coiffure est perdant sur les deux tableaux.
Les arguments pour l’ouverture dominicale
Le propriétaire d’un salon de coiffure, afin de rentabiliser l’achat de son fonds de commerce, ne peut se permettre de laisser s’échapper sa clientèle. De plus, s’il travaille seul et que l’ouverture n’implique donc pas une entorse au Code du travail, il ne devrait pas y avoir de souci. Le coiffeur, dans ce cas de figure, se retrouve donc pénalisé par rapport aux autres commerces qui ne relèvent pas des mêmes dispositions légales.
La demande est croissante en ce qui concerne l’ouverture dominicale. En effet, comme le samedi est le plus souvent consacré aux courses et autres obligations familiales, de plus en plus de personnes prennent rendez-vous pour le dimanche afin de prendre le temps d’apprécier les soins.
Parmi ceux qui sont en stage dans le domaine de la coiffure, il n’est pas rare d’en trouver qui, pour arrondir leurs gains mensuels, se voient contraints de s’adonner à une autre activité rémunératrice le dimanche. Une ouverture ce jour-là leur serait bénéfique, et la filière ne serait pas perdante puisqu’il ne manquerait pas de volontaires pour réaliser la prestation.
Les arguments contre l’ouverture dominicale
Face à ceux qui proposent une ouverture le dimanche, certains arguent que c’est traditionnellement un jour de repos. De plus, ouvrir ce jour-là revient à trouver une organisation pour les récupérations, ou alors réduire la marge bénéficiaire puisque, finalement, il faudra comptabiliser autrement le travail du dimanche comme l’exigent les textes.
A l’heure actuelle, où le secteur coiffure a besoin d’embaucher, avancer que c’est un domaine où l’on travaille 7 jours sur 7 n’est pas le meilleur moyen d’attirer les recrues potentielles.