Ecoeurant... Les 5 coiffeuses de ce salon ont été licenciées par texto !
Le 17/02/2015 à 06h58 - Expert Zone
Une histoire de dingue qui prend place à Armentières, dans le nord de la France. Le gérant du salon de coiffure Hair House a dépassé les bornes. En effet, celui-ci a fermé brutalement les portes de son établissement le 23 Janvier, et a prévenu ses 5 salariées par SMS. Autant vous dire que la nouvelle n'a pas été bien acceptée par les 5 coiffeuses, qui se battent aujourd'hui pour faire valoir leurs droits...
L'histoire avait pourtant bien commencé pour ce salon installé sur la grand place d'Armentières. "ça marchait bien, on a fait 12 000 € de chiffre d’affaires le premier mois" déclare Barbara, une coiffeuse embauchée à l'ouverture du salon, en Juin 2014. Mais le 15 Novembre, le salon est contraint de changer d'emplacement, et la situation commence à se dégrader. Le gérant et sa femme voient les chiffres qui commencent à dégringoler : "on avait un salon plus petit. Donc, moins de clients et trop de salariées. Au vu des chiffres qu’on faisait, elles (les salariées, NDLR) savaient qu’on allait fermer" déclare Mathieu, le gérant du salon. Mais ce qui choque, ce n'est pas la difficulté financière par laquelle passe le salon, mais plutôt la brutalité de l'annonce de la fermeture, et surtout le moyen utilisé... Un simple texto indiquant que le patron viendrait chercher les clefs le 23 Janvier à 17h. "Sans courrier ni discussion avant" indique la coiffeuse, qui était la seule du salon à être embauchée en CDI.
Et c'est là que le pot aux roses semble être découvert... En effet, le 23, Barbara se rend au salon accompagnée de témoins pour la remise des clefs, dont les 2 employées en contrat d'apprentissage, et c'est le début des ennuis pour les anciens salariés du salon : "Celles-ci ne vont pas pouvoir passer leur examen, on se retrouve sans travail et sans documents pour s’inscrire à Pôle emploi, certains contrats de travail ne semblant pas légaux. On a appris qu’avec sa compagne, le gérant a créé d’autres affaires qui ont toutes disparu depuis (lire ci-dessous). On ne veut plus qu’ils puissent recommencer car ils ont brisé nos rêves" confie Barbara, qui a fait appel à un avocat pour défendre ses intérêts.
Mais ce n'est pas tout, nous avons également appris qu'un collectif de clients s'est créé pour faire valoir leurs droits suite à la liquidation judiciaire du salon (prononcée le 2 Février). En effet, le salon, en graves difficultés financières, a crée un système d'abonnement encaissant en avance les prestations des clientes jusque fin Mars 2015. Des prestations qui ne seront malheureusement jamais réalisées étant donné que le salon a fermé. "En me faisant coiffer en janvier, j’ai payé, ce qui me donnait droit à une coloration gratuite. Sauf que le salon a fermé brutalement alors…" déclare Catherine, une des clientes lésées dans l'affaire. Les chances que la procédure aboutisse à un remboursement sont inexistantes, mais la démarche fait chaud au coeur des coiffeuses en conflit avec leur ex-employeur. "Le gérant a déposé plainte contre ses employées qu’il accuse d’avoir volé des produits et du matériel. Mais j’ai pu attester devant la police que le jour de la remise des clés, il restait bien des produits dans le salon" soupire Catherine, qui défend les coiffeuses employées et lésées dans cette affaire.
Il faut dire que le gérant du salon et sa femme n'en sont pas à leur coup d'essai. Ils ont en effet déjà monté de nombreuses affaires de coiffure qu'ils ont toutes fermées dans la région. C'est le cas du salon Mille et une douceurs à Hazebrouck, où de nombreuses clientes ont également été lésées après avoir payé des prestations en avance qui ne seront jamais réalisées. Mais c'est également le cas du salon Urban Hair à Méteren, fermé au bout de 3 semaines d'activité seulement. " C’était une erreur, ça a été une catastrophe. Cela a contribué à fragiliser le salon d’Armentières" déclare le gérant.
Une histoire de dingue, qui malheureusement pourrait bien se reproduire dans les mois à venir, et s'étendre à d'autres salons. En effet, de nombreux salons sont actuellement en difficulté, et risquent de fermer leurs portes. Quoi qu'il en soit, si la fermeture d'un salon fait partie de la vie d'un entrepreneur et de ses salariés, ce qui est moins acceptable, c'est de léser employés et clients de la sorte. Nous espérons donc qu'un jugement exemplaire sera rendu à l'égard du gérant, pour lui apprendre que ces manières ne devraient pas exister, et pour lui faire comprendre qu'il fait beaucoup de mal à la profession !