La standardisation Provost à l'honneur sur M6
Le 08/01/2012 à 22h14 - Expert Zone
Capital, l'émission business de M6 propose ce dimanche un reportage sur la santé et la beauté. Entre running et autres jus de grenades, l'émission a proposé un reportage sur Franck Provost, le géant de la coiffure. Outres les images de famille et de business man parfait, la standardisation des coupes Provost est au coeur de ce reportage. Retour sur une belle succes story française qui risque de rendre tous les français similaires...
On nous le présente comme le coiffeur des stars. La première scène du reportage de M6 met d'ailleurs Franck Provost en avant, en tant que show man et allant serrer la main à Alain Delon dans son salon. Et c'est vrai, Provost est le premier coiffeur en France qui a compris le potentiel d'exposition des stars pour faire la promotion de sa marque.
Et c'est grâce à cela que le coiffeur a pu développer sa marque. Il est loin le temps ou Frank Provost a lancé son premier salon à St Germain en Laye. Depuis, plus de 2600 salons ont été ouvert dans le monde, principalement sous le modèle de la franchise. Des franchisés qui sont d'ailleurs contrôlé de près, et qui subissent des pressions économiques importante. Outre les 2000 euros de redevance à payer chaque mois à Provalliance, le contrat de franchise impose au franchisé de se fournir auprès de la centrale d'achat du groupe : de la tasse à café aux fauteuils de shampoing, tous les attributs sont estampillés Franck Provost, et les coiffeurs se devront de débourser près de 40 000 euros pour aménager leur salon...
Et la main mise de Provost sur ses salons ne se limite pas au "branding des salons". En effet, 1 fois par an minimum, les coiffeurs doivent se faire former aux techniques Provost. Et ici encore, aucune place à la créativité des salons, et encore moins au glamour. On parle ici standardisation, et retour sur investissement. Tout est fait pour que la cliente ait la même qualité de coupe dans n'importe quel salon du groupe, et surtout, tout est fait pour optimiser au maximum le temps de coupe. Le temps, c'est de l'argent, hors de question que la cliente passe trop de temps dans le salon, alors que le coiffeur a la possibilité de couper d'autres clientes, et donc de faire plus de bénéfice pour la marque. La journaliste résumé d'ailleurs très bien cette pratique : "Les salons de coiffure Provost, c'est une organisation digne d'un fast food".
Si l'accompagnement des salons dans leur gestion de leur business peut sembler intéressante pour le gérant peu expérimenté, on regrette surtout une main mise de Franck Provost sur la totalité de ses salons afin de standardiser les coupes de cheveux en France. Reste à savoir si cette standardisation vaut les 20% de chiffre d'affaire supplémentaire apportés par la marque...