Le capitalisme à Cuba passera par les salons de coiffure
Le 27/04/2010 à 07h30 - Coiffeur dans le monde
Vous n'êtes pas sans savoir que l'île de Cuba fait partie des derniers bastions communistes au monde. Pourtant, de manière discrète et anecdotique, il semblerait que le capitalisme soit en train de faire son apparition sur l'île. Afin de réaliser des économies, Raoul Catro vient de décider de se séparer de quelques camarades fonctionnaires : les coiffeurs et les esthéticiennes. Jusqu'à présent rémunérés par l'état, ce premier pas vers le capitalisme risque de faire parler de lui. Les coiffeurs cubains sont-ils les précurseurs d'une révolution capitaliste?
Et oui, cela peut paraître étrange, mais à Cuba, les coiffeurs, comme tout le monde, sont payés par l'état, travaillent dans des boutiques appartenant à l'état, pratiquent des prix fixés par l'état et utilisent des produits (colorations, ciseaux de coiffure, blaireaux...) fournis par l'état. Bref, l'état cubain a la parfaite main mise sur le monde de la coiffure cubain. Et pourtant, il semblerait selon l'agence Reuters, que l'état soit en train de libéraliser la pratique du métier de coiffeur à Cuba. Le gouvernement a en effet proposé aux gérants de salons de coiffure de louer leur boutique à l'état, de payer des impôts sur les recettes, et de garder le reste en tant que rémunération. Une première sur l'île, quand on sait que l'état contrôle 90% de l'économie de son pays...
Selon les intéressés, les conditions restent tout de même relativement floues... Le loyer des boutiques devrait correspondre à 15% des revenus moyens générés par la profession. Les coiffeurs refusant cette libéralisation pourraient être relégués à un autre métier, ou si leur âge le permet, à prendre leur retraite. Quoi qu'il en soit, difficile de trouver le nombre de salons de coiffure à Cuba, mais on se doute que cette réforme concerne une infime partie de la population.
Quoi qu'il en soit, aucune indication n'a été apportée en ce qui concerne l'import de produits de coiffure de grandes marques, ou l'implantation de grandes chaînes de coiffure sur le territoire. On se doute bien que de nombreuses marques / groupes de revente de produits de coiffure suivent de prêt cette affaire, sans pour autant trop s'y aventurer pour le moment. Affaire à suivre donc...