Logiciels de caisse : la grogne des coiffeurs !
Le 12/10/2016 à 11h20 - Expert Zone
À partir de 2018, les coiffeurs seront contraints de s'équiper d'un logiciel de caisse "non modifiable", et de fournir une facture pour chaque prestation réalisée dans le salon. Une situation qui n'est pas sans déplaire aux coiffeurs, qui hurlent au scandale dénonçant une augmentation importante de leurs charges. Vrai... Mais la vraie raison ne serait-elle pas que ce système de caisse va empêcher les coiffeurs de travailler au noir ? Éléments de réponse !
On le sait, le black dans la coiffure, c'est un secret de polichinelle. En effet, la quasi-totalité des coiffeurs a au minimum une fois dans sa vie réalisé une prestation au noir, et ce de manière complètement compréhensible. En effet, les charges en constante augmentation ces dernières années rendent le climat économique de la profession particulièrement compliqué, les coiffeurs n'arrivant plus à payer leurs charges et à se rémunérer de manière décente.
Oui mais voilà, un grain de sable vient se glisser dans les rouages du système. L'État, toujours plus gourmand, a décidé d'imposer un logiciel de caisse aux coiffeurs pour faire en sorte de lutter contre le travail non déclaré. Ainsi, les coiffeurs auront l'obligation dès janvier 2018 de s'équiper d'une caisse non modifiable. Une obligation qui n'a pas échappé aux entreprises du marché, nous avons en effet pu observer sur le Mondial Coiffure Beauté une quantité impressionnante de logiciels de caisse. Un marché qui devrait se concentrer d'ici quelques années.
En attendant, la fronde des coiffeurs n'en finit plus de souffler... "Un coiffeur, ce n'est pas un endroit où les gens demandent une facture. C'est encore une obligation qui va alourdir nos charges. Les gens savent-ils par exemple qu'il y a déjà une obligation de donner une facture à partir de 25 euros?" indique la présidente d'une antenne locale de l'UNEC.
Pourtant, les éditeurs de logiciels de caisse se frottent les mains, à l'image de cet acteur venu présenter sa solution "tout-en-un" lors de la réunion UNEC : prise de rendez-vous, gestion des plannings, gestion des stocks, fichier client, logiciel de caisse... Les éditeurs n'en finissent plus d'empiler les briques, quitte à créer des produits particulièrement indigestes pour les coiffeurs, à des coûts... hallucinants ! Le logiciel en question propose un abonnement mensuel de 138 euros, ou une installation en une fois pour la modique somme de... 4800 euros ! Sans compter bien entendu les mises à jour de l'outil, qui seront tout naturellement payantes...
Ne reste plus que pour les coiffeurs à espérer une alternance politique qui remette en cause cette décision.... Mais l'affaire est loin d'être gagnée, quand on voit la dette qui augmente, et les besoins en financement grandissants des États pour la financer...