Une taille de barbe chez Barber Ink...
Le 30/09/2015 à 21h35 - Men Zone
Sur le Mondial Coiffure Beauté, nous avions eu la chance de croiser Fabien, lors d'une visite au stand de Men's Stories. Un barbu qui dénote, et avec qui nous avions très vite sympathisé. En parlant rapidement avec lui, nous apprenions qu'il était le gérant du barber shop parisien Barber Ink. Toujours à la recherche de nouvelles expériences, nous l'avons donc recontacté après le MCB pour prendre rendez-vous dans son salon, et découvrir son univers... Et c'est peu dire que nous avons été surpris...
Nous voici donc arrivés au 30 rue St Maur, dans l'arrondissement ultra bobo du 11è arrondissement. Un peu en avance, nous nous posons à un café en attendant l'heure de notre rendez-vous. À 10h50, un charmant petit chien du nom Kenya fait son apparition, suivi de son maître. Un grand gaillard barbu, au look particulièrement soigné. Voici Fabien. Le temps de finir notre café, nous nous rendons dans son entre. Entrés par la porte dérobée du salon, nous voici plongés dans un univers particulièrement intrigant. En effet, Fabien partage son local avec un studio de tatouage spécialisé dans les arts asiatiques. Le tour du propriétaire va vite nous faire comprendre que nous ne sommes pas dans n'importe quel salon de tatouage. En effet, les esquisses de futurs tatouages qui seront réalisées sur les dos et les bras des clients nous laissent rêveurs. Rarement nous avons eu la chance d'assister à un tel niveau de détail dans l'art graphique. Étonnant, et en même temps tellement à l'image de Fabien... Le local au premier abord nous aurait plutôt fait fuir qu'autre chose, n'étant pas spécialement attiré par la culture du tatouage, et pourtant, entrer dans le monde de Fabien a été une découverte incroyable... Comme quoi, les apparences...
Mais attardons un peu plus longtemps sur Fabien... Un personnage... Coiffeur de formation, celui-ci a quitté le monde des salons il y a de ça 20 ans, n'étant plus satisfait de l'image renvoyée par le métier. S'en suivent des années de vadrouille à travers le monde (Canada, Australie), un vrai revirement professionnel (Fabien a géré des entrepôts logistiques allant jusqu'à encadrer plus de 100 personnes). Mais chassez le naturel, il revient au galop, il y a quelques années, changement de cap, celui-ci se décide de revenir à ses premières amours : la coiffure. Il repassera donc par de grandes chaînes (DESSANGE, Jean Louis David) avant de décider de se focaliser sur un métier en pleine expansion : la taille de la barbe. Tout en ne délaissant pas bien entendu ses premières amours : la coiffure.
Nous nous rendons donc dans le salon avec David, notre modèle du jour. Un salon intimiste, avec une porte ouverte qui donne directement sur le salon de tatouage. Rapidement, Fabien nous met à l'aise, prenant le temps de discuter, et allant même jusqu'à nous demander quel type de musique nous aimons pour la jouer pendant la taille. Une attention appréciée, qui se soldera par une écoute de jazz, musique parfaitement propice à la taille de la barbe. David prend donc place sur le fauteuil, et se laisse guider par les conseils de Fabien. Rapidement, celui-ci essaie d'en savoir un peu plus sur la personnalité de son hôte. David est chef d'entreprise, et traite avec les plus grands médias français, impossible donc pour lui d'opter pour une taille de barbe fantaisiste. Une condition bien vite assimilée par Fabien, qui lui demandera tout de même quel est l'objectif de sa barbe : l'entretenir ou la laisser pousser. David précise qu'il ne souhaite pas la laisser pousser davantage, la messe est dîte, ça sera donc une taille de barbe propre et sans fantaisie particulière. S'en suit une analyse de la morphologie du client, afin de définir le type de taille à adopter, et quelques questions sur le temps de pousse. Le verdict tombe, pour David et sa barbe bien fournie, ça sera très simple : les contours et le cou dégagés, un désaipaississement des maxillaires et le tour est joué.
S'en suit le début de la taille. Fabien attaque à la tondeuse afin de sculpter la barbe, maniant les sabots à la perfection. L'homme a l'art de saisir au premier coup d'oeil la densité de la barbe, et sait adapter son matériel et ses gestes aux spécificités de chacun. La tondeuse servira également à dégrossir le travail pour la lame au niveau du cou. Suite à ce "débroussaillage" en bonne et due forme, Fabien humidifie une serviette qu'il apposera sur le visage de notre modèle. "Un vrai kiff" nous confiera David quelques minutes plus tard. Puis, vint l'heure des finitions, et de la tant attendue coupe au coupe-chou. Le geste est précis, et fait étonnant, la ou de nombreux barbiers "ripent" et écorchent la peau, le geste maîtrisé de Fabien ne laisse aucune trace ni rougeur sur la peau pourtant si sensible du cou.
Au final, la taille de la barbe convient parfaitement à notre modèle. En effet, l'implantation de barbe de David a tendance à lui alourdir le visage, avec une très forte concentration de poils sous la mâchoire. Fabien, l'artiste, a su parfaitement égaliser ce surplus de poils disgracieux tout en coupant de manière beaucoup plus légère les poils présents sur le visage. Une vraie réussite pour le barbier, chapeau bas. En ce qui me concerne, portant également la barbe, et ayant vu Fabien à l'oeuvre, je ne résiste pas à grimper sur le siège (un modèle chiné, datant de 1940 s'il vous plaît) et à me laisser aller aux mains du maestro. Le résultat est tout aussi remarquable...
Mais aller chez Fabien, ça n'est pas seulement aller se faire tailler la barbe... C'est en effet une expérience, qu'il aime à définir comme "un salon de potes". Et l'ambiance s'en ressent lorsque de nombreux habitants du quartier toquent à la vitre pour saluer le barbier. Et il se trouve qu'aujourd'hui, Fabien a convié un de ses amis et fournisseurs : Antoine. Nous avions rencontré Antoine sur le Mondial également, et nous avions été séduits par ce jeune homme qui lance son activité dans le monde de la coiffure. Si il a eu la malchance de croiser le chemin des écoles de commerce, il n'en a pas gardé les travers (ceci est une blague, étant moi même issu d'une formation commerciale)... En effet, ce jeune diplômé de l'ESC Bordeaux complétée par un master Entreprendre à l'ESCP s'est mis en tête d'aller dénicher les meilleurs produits cosmétiques masculins, et de les importer en France. Une idée qui lui est venu après une visite chez Sarah la barbière de Paris, ou il était convaincu par la qualité de la prestation, mais déçu par les produits proposés à la revente. Son activité démarre donc le jour ou il découvre un produit, qu'il se décide d'importer en France, et pour économiser les frais de port, il les commande en quantité. Des produits qu'il revendra à ses amis barbus par la suite, et qui lui en redemandent. Il n'en fallait pas plus, le business est lancé.
Antoine est ce que l'on pourrait qualifier de dénicheur de talent. Son leitmotiv : découvrir ces produits qui permettent de sublimer le mâle que nous sommes. Et les produits qu'il nous a fait découvrir nous ont fait voyager...
Le trip commence en Europe, à Rotterdam. Antoine a déniché une cire Reuzel pour les cheveux produite par l'un des barbiers les plus célèbres d'Europe : Schorem Barbier. Une gamme de wax pour les cheveux résolument vintage, à base à base d'eau ou d'huile.
La suite du voyage se poursuit en Australie, ou le jeune homme a trouvé a su aller trouver les produits Uppercut. Fortement appréciée des hommes, nous ne connaissions pas cette marque développée par une bande de copains skaters, et qui propose une gamme de wax et de clays aux parfums résolument masculins.
Puis, nous voici embarqués dans un avion direction la Californie du Sud, avec des produits portant un fort accent mexicain. Suavecito, une marque qui a su conquérir le coeur de milliers de jeunes d'Américains, dans la mouvance des mouvements de la glisse...
Vous l'aurez compris, les produits d'Antoine, bien plus que des produits cosmétiques, c'est avant tout une expérience unique, des produits sourcés de partout dans le monde, et une belle histoire à raconter. Et c'est particulièrement ce point que nous avons apprécié chez le jeune homme... Tous les produits ont une belle histoire, une histoire que l'on se plaira à raconter à nos amis quand viendra la question fatidique du "mais tu sens vachement bon, c'est quoi ton parfum"... Mais si tous les produits nous ont particulièrement plu, il y en a eux qui ont retenu toute notre attention...
Le premier, c'est la gamme Grave before shave... Une marque qui nous vient tout droit de Californie, et qui est spécialisée dans les produits d'entretien de la barbe, et plus particulièrement dans les wax et les produits modelants. Et notre dévolu s'est immédiatement posé sur le baume Gentlemen's blend. Outre la texture des plus agréables, c'est la fragrance qui nous a complètement scotchés... Un baume pour barbe à base de bourbon... Une odeur qu'il est très complexe de présenter par écrit, mais croyez-moi sur parole, le produit vaut le détour !
Et la deuxième marque qui nous a complètement séduit, c'est la gamme de produits de chez Fulton & Roark... Une toute petite boîte en métal, qui dévisse pour s'ouvrir, et qui renferme une pâte compacte, qui s'apparente à de la wax. Et pourtant, loin de la... il s'agit de parfum solide. Produit en Caroline du Nord, ce parfum solide à base de cire s'applique à même la peau, et dispose du même pouvoir odorant qu'un spray que vous pouvez acheter dans le commerce. Un indispensable à avoir dans votre trousse de toilette !
Des produits (et bien d'autres) que vous pouvez découvrir sur la toute nouvelle e-boutique d'Antoine, Obarbersop.com.
Alors au final, que penser de cette matinée passée chez Barber Ink... Et bien, la meilleure conclusion que l'on peut en tirer, c'est que venir chez Fabien, c'est avant tout venir chercher une expérience. On y vient pour se faire tailler la barbe, mais pas que... On rencontre des gens qui viennent d'horizons complètement différents, on découvre de nouveaux produits que l'on ne voit nulle part ailleurs... La taille de la barbe en deviendrait presque secondaire, mais s’il faut reconnaître à l'homme un sacré talent dans l'exercice de sa profession... En ce qui nous concerne, nous sommes ravis d'avoir eu la chance de passer ces quelques heures dans ce salon comme il n'y en a pas d'autres à Paris. À tester sans plus attendre !