Inflation, baisse de fréquentation : les coiffeurs augmentent leurs tarifs.
Le 05/02/2023 à 15h02 - Infos coiffure
Entre la hausse des prix de l'énergie, la crise du pouvoir d'achat, qui rend les Français moins dépensiers dans l'esthétique et la beauté, le secteur de la coiffure vit à nouveau une période difficile.
Les salons de coiffure avaient déjà constaté un espacement des rendez-vous depuis le COVID, avec l'habitude gardée par quelques clients de réaliser des soins eux-mêmes à domicile. Le passage chez le coiffeur était devenu moins essentiel pour certains.
Alors que l'activité des salons revenaient tout doucement à la normale, c'est au tour de l'inflation de pointer le bout de son nez, avec un coup porté au porte-monnaie des français, qui font beaucoup plus attention à leurs dépenses, et relèguent le secteur beauté au deuxième plan. Une tendance confirmée par le Centre de Recherche pour l'Etude et l'Observation des Conditions de vie (CREDOC) : « Il y'a une diminution plus forte de l'hygiène/beauté, type coiffeur et esthéticienne ».
Une tendance constatée surtout, dans les salons, et particulièrement visible en fin d'année dernière, avant les fêtes. « Normalement en décembre, on met de la trésorerie de côté, mais là j'ai eu une baisse de fréquentation de 20%. Je n'ai jamais connu ça en 20 an de coiffure. On sent bien le changement d'habitude car on a beaucoup plus de mal à remplir nos samedis, alors qu'auparavant, c'étaient des journées qui étaient remplies. Le coiffeur n'est plus essentiel quand on a moins d'argent à dépenser ! »
Les grands groupes ne sont pas épargnés, puisque le réseau Franck Provost confirme lui aussi une baisse de 20% de fréquentation dans ses 1500 salons en France.
Côté coûts pour les professionnels, l'inflation est terrible également : les shampoings, colorations, et autres produits, ont pour la plupart augmenté de 10 à 30% ! A cela il faut rajouter les fortes hausses de l'électricité et de l'eau, certains salons ont vu leurs factures multipliées par 3 !
Mais impossible de faire des économies sur l'énergie : « Je suis obligée de chauffer entre 21 et 22 °C. Mes clientes ont les cheveux mouillés, elles auraient trop froid, autrement. On en rigole avec les gens, mais si on doit laver les cheveux à l'eau froide, ça va devenir compliqué »
C'est pourquoi en France, 1 salon sur 2 a augmenté ses tarifs pour pouvoir faire face, même si ce n'est pas toujours simple vis-à-vis de la clientèle : « Nous l'avons déjà fait, en septembre. Mais on ne peut pas aller trop vite... les gens tiquent tout de suite quand c'est plus cher. »
« Avec la progression des coûts, les prix de vente ne sont pas assez élevés pour préserver le métier », assure le Conseil National des Entreprises de Coiffure (CNEC).
Est-ce la bonne méthode d'augmenter ses tarifs alors que la fréquentation est en baisse, pas sûr... mais les coiffeurs ont-ils vraiment le choix ?