Interview de Yohann du salon The Hairdresser

Le 17/05/2018 à 10h16 - Paroles de coiffeurs


Aujourd’hui, nous vous présentons Yohann gérant des salons de coiffure The Hairdresser. A 28 ans, il est gère une vingtaine de salariés et a monté plusieurs concepts de salons de coiffure dans le Sud de la France : barber shop, salon de coloriste, boutique de cosmétiques… Son crédo : un service de qualité mais sans se prendre au sérieux ! Adepte des produits cosmétiques bio, “made in France” et vegan, il est aussi très présents sur les réseaux sociaux. Découvrez son parcours !

Bonjour ! Quel est le nom de ton salon ? Où se situe-t-il ? Depuis quand l’as-tu ouvert ?

Je m’appelle Yohann. Je suis gérant d’un salon de coiffure qui s’appelle « The Hairdresser » depuis 2009. Il se situe à Sanary-Sur-Mer dans le Sud de la France. C’est ma neuvième année d’activité. J’ai ouvert ce salon quand j’avais 19 ans à la suite de mon CAP et BP de coiffure. Je l’ai ouvert juste après l’année de la crise financière de 2007. Comme c’était la crise, je me suis dit que c’était justement le moment d’ouvrir mon salon de coiffure !

Tu aimes donc prendre des risques ?

En général, j’aime bien aller à l’encontre de ce qu’on me dit (rires) ! Et depuis que j’ai ouvert mon salon de coiffure « The Hairdresser », je ne regrette vraiment pas de l’avoir fait à ce moment-là ! Et depuis, j’ai ouvert deux salons de coiffure avec une dizaine de salariés.

Combien de collaborateurs il y a t-il dans ton salon ?

J’ai un peu moins d’une vingtaine de collaborateurs : 10 coiffeurs, une personne qui se charge de la communication, une réceptionniste, un vidéaste qui travaille pour nous une fois par mois, un photographe pour shooter les photos et le salon et un graphiste. Ce sont des frais mais cela me permet de créer un univers qui ressemble à mon concept de ‘The Hairdresser’. Ce qui est pratique c’est qu’on travaille tous dans le même bâtiment.

Peux-tu nous parler des différents concepts de tes salons de coiffure ?

J’ai lancé 3 concepts différents :

Une boutique « The Hairdresser »: il s’agit d’une boutique de revente de produits cosmétiques. On vend des produits bios, « made in France », vegan (non testés sur les animaux), du maquillage ainsi que du matériel pour nos clients : tondeuse, lisseur, sèche cheveux…On fait très attention aux produits que l’on vent. On ne veut surtout pas être comme les grandes enseignes de cosmétique. Nous jouons sur la traçabilité, le bio, le made in France. On utilise beaucoup la marque AVRIL (fond de teint, déodorant) et on vend les produits entre 2€ et 9€. Donc c’est très accessible pour nos clients.

“The Hairdresser Barber”: c’est un salon situé au-dessus de la boutique de cosmétique. C’est un espace qui concerne uniquement les hommes pour la coiffure et les barbes. Le métier de barbier c’est avant tout être coiffeur et donc barbier c’est une spécialité en plus. En plus de la coiffure et de la barbe, on met en place des soins beauté pour les hommes avec des « black masques », des soins moussants, des épilations sourcils, des soins désincrustants. On s’occupe de la beauté pour homme toujours avec des produits de qualité made in France, bio et vegan.

« The Hairdresser Coloriste »: On a vu qu’il y avait un vrai engouement avec notre espace barbier. Donc j’ai aussi créé un espace entièrement dédié aux femmes qui s’appelle « The Hairdresser Coloriste ». J’ai voulu travailler l’espace femme comme l’espace homme chez le barbier. Nous avons des coiffeuses avec une spécialité couleur. On propose des colorations sur-mesure et on fait des diagnostics de colorimétrie et de peau pour connaître la couleur qui correspond le mieux aux clientes. On leur propose aussi des prestations maquillages avec des produits de la boutique. Pour les clientes qui ne connaissent pas les produits, on leur fait tester au salon. Comme ça, si elles le souhaitent, elles peuvent les acheter dans la boutique qui se trouve en bas du salon.

Je possède également un deuxième salon de coiffure mixte au bord de la plage, en face d’un spot de surf ! Il y a les trois concepts réunis dans 35 mètres carrés : barber shop, coloriste et cosmétiques.

Les produits cosmétiques bio, ça semble être très tendance dans le monde de la coiffure. Tu as toujours fait des produits bio ?

J’ai toujours travaillé des produits naturels, mais je trouve qu’ils ne sont pas assez accessibles pour les clients. C’était compliqué. Puis, j’ai découvert les produits bio et vegan au salon Cosmoprof en Italie. Il y a un vrai engagement derrière ces produits. Les gens sont de plus en plus sensibles aux produits vegan et bio. Quand on voit comment on teste les produits sur les animaux… Je trouve cela normal de proposer des produits respectueux de la nature et des animaux. En proposant ce type de produit en salon, ce sont les grandes surfaces qui vont en prendre un coup et les commerces de proximité vont en profiter. Les clients préfèrent aller dans une petite boutique de cosmétiques pour acheter leurs produits vegan et bio. On va revenir de plus en plus vers les commerces de proximité. On le voit aujourd’hui, les gens préfèrent aller chez leur boucher qu’en grande surface. C’est la même chose pour les produits de beauté. Au lieu d’acheter ses cosmétiques en supermarché, les clients préfèrent acheter dans de petits commerces. Ils vont payer aussi cher mais c’est plus chaleureux et on passe en direct avec les fabricants.

Comment fais-tu pour revendre tes produits cosmétiques à tes clients de salon de coiffure ?

On ne fait pas beaucoup de marge sur les produits car on préfère que les clients puissent acheter dans leur budget. Notre métier premier c’est avant tout d'être coiffeur. On va surtout les conseiller. Mais notre but ce n’est pas de faire un maximum d’argent sur les produits de revente. En revanche, ça nous permet de mieux fidéliser.

Quels sont les tarifs que tu appliques dans tes salons ?

Nos prestations sont un peu comme dans les salons Toni and Guy. Nos tarifs sont variables en fonction de l’expérience du coiffeur. On applique les tarifs évolutifs en fonction du degré d’expérience technique du coiffeur. Ce degré d’expérience varie en fonction de 3 niveaux :

- Niveau N°1 : le nombre de formations validées en interne et externe de l’entreprise. Nous faisons beaucoup de formation à l’étranger et nous les formons au salon pour valider le premier grade

- Niveau N°2 : l’ancienneté au sein de l’entreprise

- Niveau N°3 : les disponibilités du coiffeur sur sa journée. Si le coiffeur a des rendez-vous prévus toutes la journée, il aura plus de chance d’évoluer d’un grade.

Voici notre niveau de grade :

1er degré: assistant

2ème degré : consultant

3ème degré : leader

4ème degré : art director

Comment fidélises-tu tes clients ?

Je fidélise mes clients essentiellement par la qualité de la formation. Nous mettons vraiment un point d'honneur sur la réalisation. On sait coiffer, on est compétents dans notre domaine et c’est ça qui plaît aux clients. On essaye de mettre une ambiance chaleureuse et conviviale et de toujours mettre à l’aise nos clients. Par exemple, on les tutoie. C’est comme une petite famille ! On est vraiment “à la cool” avec nos clients. On organise même des soirées avec eux et ils sont toujours contents d’en faire avec nous. Pour les fidéliser, on leur fait vivre une vraie expérience de coiffure et on se montre toujours gentils envers eux.

Est-ce que tu utilises la réservation en ligne ?

Pour le moment, nous n’utilisons pas la réservation en ligne. En règle générale, nos clients prennent rendez-vous directement après la prestation. Mais c’est un outil que j’aimerais avoir dans les mois à venir. C’est indispensable aujourd’hui. Par exemple, il est 4h du matin, j’aimerais me faire couper les cheveux parce qu’un ami m’a dit en soirée que j’avais une coupe de cheveux moche… Je prends rendez-vous sur Internet, c’est simple !

Es-tu à l’aise avec le digital ? Tu communiques sur les réseau sociaux ?

On est présents sur trois réseaux sociaux : Facebook, Instagram et Snapchat. C’est sur Snapchat que l’on a le plus de visibilité avec environ 1500 vues par jour ! Je conseille vraiment ce réseau social.

Qui se charge des réseaux sociaux dans ton salon ?

Nous avons une personne qui s’occupe de notre communication au quotidien cinq jours par semaine. Elle prend en photo ou elle filme les coupes de cheveux de la journée, les colorations, le produit du jour, les coiffeurs qui arrivent et commencent leur journée, l’équipe du jour. Ensuite on partage ces moments sur Snapchat et Instagram. la coloration, le produit du jour, les coiffeurs qui arrivent. Les réseaux sociaux permettent aussi de donner des nouvelles. Nous avons la chance d’avoir une personne dédiée à la communication digitale sur nos réseaux sociaux car ça prend du temps.

Comment fais-tu pour que tes clients adhèrent à tes réseaux sociaux ?

On leur demande s’ils ont Instagram, Facebook ou Snapchat dans le salon tout naturellement. Cela peut être pendant une prestation. Nos clients ont l’impression de suivre le compte d’un “pote” sur nos réseaux sociaux. On est très détentes (rires). On partage des posts drôles. On ne se prend pas du tout au sérieux et nos clients aiment cela. Mais cela n'empêche pas de faire du travail de qualité.

La communication digitale quand tu es coiffeur, c’est important pour toi ?

Oui c’est même très important ! Il y a 9 ans, j’ai repris un salon de coiffure qui s’appellait “Ginette Coiffure”. J’ai dû communiquer pour changer l’image de ce salon. Au début, ça ne marchait pas. Mais aujourd’hui, avec Internet, les réseaux sociaux et YouTube, notre métier devient plus intéressant dans le sens où on peut facilement communiquer. On peut faire des vidéo YouTube virales. On est dans une bonne période pour se servir du digital pour communiquer sur son salon de coiffure. Il y a des émissions TV de relooking comme “Nouveau look pour une nouvelle vie” où on met en avant la coiffure. Je pense qu’on est dans une nouvelle air où le digital est vraiment là pour aider les coiffeurs.

Quels sont les conseils que tu donnerais à un coiffeur pour sa communication ?

Pour moi, il y a trois types de vitrines différentes que chaque coiffeur doit connaître :

- Le client voit d’abord la vitrine du salon dans la rue. Il peut se dire que le salon à l’air joli et cela peut l’inciter à pousser la porte.

- Le client peut également voir la vitrine digitale du salon avec le site Internet et les réseaux sociaux. Il peut se dire que le salon à l’air sympa rien qu’en regardant son site Internet et ses réseaux sociaux.

- Ensuite une fois que le salon arrive à fidéliser avec ces deux vitrines, il faut une “vitrine physique”. C’est à dire que les coiffeurs dans le salon doivent être accueillants et avoir le sens du service. Il faut être en accord avec ces trois vitrines pour bien communiquer avec sa clientèle. Le service client commence dès la vitrine du salon et la vitrine digitale. Cela ne sert à rien d’avoir un super site Internet, si en salon, le personnel n’est pas à la hauteur.

Il faut que tout soit cohérent, de la vitrine du salon, à l'accueil physique, en passant par le site Internet.

As-tu des conseils à donner aux gérants de salon de coiffure pour faire face aux difficultés du métier ?

Mon premier conseil est de toujours garder le sourire ! Il faut faire attention à ce que tous les collaborateurs du salon soient biens. C’est vraiment important d’être bienveillant au quotidien avec ses salariés. Personnellement, je demande toujours comment vont mes coiffeurs. Ce n’est pas par politesse, je veux vraiment savoir s’ils ont passé une bonne journée ou pas. Pour moi c’est important qu’ils aient une bonne qualité de travail et qu’ils se sentent bien au salon. Un coiffeur heureux à 100%, c’est potentiellement un client satisfait aussi !

Es-tu satisfait du logiciel de caisse Wavy ? Est-ce que cela t’aide dans la gestion de ton salon de coiffure ?

Le logiciel de caisse Wavy a changé ma vie d’entrepreneur. Avant, j’étais perdu dans mes fiches et dans l’administratif. Je trouve que c’est un outil essentiel dans la gestion d’un salon. Avec l’iPad et l’iPhone c’est très pratique. Je peux prendre des rendez-vous quand je veux, vérifier le planning de mes collaborateurs, regarder le stock de produit. Il suffit d’appuyer sur un bouton pour télécharger les fichiers et les envoyer à mon expert comptable. C’est très pratique d’utilisation. En plus, dès qu’un client réserve, il a un rappel de SMS. Cela permet de prévenir s’il y a une annulation.

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