L'UNEC réagit à la structuration de Coiffure en Danger
Le 07/02/2015 à 07h31 - Expert Zone
Nous en parlions il y a quelques semaines, Coiffure en Danger se structurait et a créait son association. Son objectif : se proposer comme alternative pour les coiffeurs qui seraient déçus de l'action de l'UNEC. Une sacrée épine dans le pied pour le syndicat historique des coiffeurs, qui jusque a présent était resté silencieux sur le sujet. Mais dernièrement, Bernard Stalter, la voie de communiqué auprès de ses adhérent est sorti de son mutisme, et a taclé l'association. Nous vous proposons de découvrir le courrier qui a été envoyé aux adhérents de l'UNEC :
Pour faire simple, ce courrier se compose de 3 informations importantes :
- La légitimité du mouvement Coiffure en Danger remise en cause : selon l'UNEC, Coiffure en Danger, bien que le mouvement se structure en association, reste et restera une initiative née sur Facebook, et donc ayant une légitimité auprès des coiffeurs toute relative. Preuve en est cette phrase qui résume bien la pensée de l'UNEC "C'est sur notre travail et nos actions que nous devons être jugés, et non au nombre de fans sur une page Facebook". L'attaque sur le sujet va même plus loin en dénonçant des relations avec une marque Suisse qui financeraient le mouvement (une prise de position étonnante quand on sait que l'UNEC est financé en grande partie par le "sponsoring" des 4 acteurs du défunt GDC).
- L'UNEC réaffirme le fait que le combat contre la vente de produits professionnels aux particuliers ne fait pas partie de ses priorités, et que les chances de réussite d'une action en justice sont extrêmement faibles. Une position qui est tenue par Bernard Stalter et l'UNEC depuis le Mondial Coiffure Beauté, où il s'est exprimé par voie de presse sur son soutien au mouvement. C'est d'ailleurs cette intervention qui a mis le feu aux poudres entre les deux organismes, et qui a créé la scission entre UNEC et Coiffure en Danger.
- L'UNEC remet en question la qualité des services proposés aux adhérents avec des cotisations aussi faibles : 30 euros de cotisation annuelle à Coiffure en Danger, contre 200 à l'UNEC, la différence est en effet importante. Une différence de prix importante, qui est justifiée par le syndicat historique par la qualité des conseils prodigués, allant jusqu'à rappeler que le service aux adhérents est le domaine de prédilection de l'UNEC.
Alors, que doit-on penser de cette lettre envoyée aux adhérents de l'UNEC ? Tout d'abord, force est de constater que malgré ce qui est écrit dans le message et la relativisation de l'importance du mouvement Coiffure en Danger, l'association dérange. Au point que l'UNEC est dans l'obligation de communiquer pour rassurer ses adhérents, pour marteler ses objectifs, et pour réaffirmer sa légitimité.
Mais si on met de côté cet aspect, ce qui nous marque, c'est qu'aujourd'hui, nous avons 2 visions drastiquement différentes du "combat syndical" qui s'affrontent au travers de ces 2 mouvements : d'un côté, nous avons l'UNEC qui a pris le parti de faire passer les revendications par la voie de la politique, de l'autre nous avons Coiffure en Danger qui a pris le parti de faire passer on message par la voie du peuple. Chaque méthode a ses avantages et ses inconvénients, et chaque directeur de mouvement excelle dans son art : Bernard Stalter dans ses relations avec les politiques, Marc Thibault dans sa capacité à fédérer les foules.
Reste à savoir ce qu'il sera des résultats. Car en effet, pour le moment, nous assistons à des actions de la part des 2 entités (manifestation anti-RSI, consultations juridiques sur le sujet de la revente, remise de pétition à la ministre, assises de la formation...), mais aucune mesure réelle n'a été mise en place pour améliorer le quotidien des coiffeurs, et ce près d'un an après la création des 2 mouvements (Avril 2014 pour Coiffure en Danger, Mai 2014 pour l'UNEC). Donc pour le moment, il ne semble pas y avoir de méthode de contestation qui l'emporte sur l'autre, affaire à suivre...
Pour conclure, et comme à chaque fois que je rédige un article sur le sujet UNEC / Coiffure en Danger, je tiens à inviter Bernard Stalter et Marc Thibault à s'exprimer sur le sujet et à défendre leur point de vue, en leur offrant une tribune libre sur L'Expert Zone. Messieurs, je sais que vous me lisez, libre à vous d'agir ou non.